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  • : La Page de Reginelle
  • : Ce blog est une invitation à partager mon goût pour l'écriture, à feuilleter les pages de mes romans, à partager mon imaginaire. Des mots pour dire des sentiments, des pages pour rêver un peu.
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Naissance du forum "Chaque être est un univers", ici à cette adresse :
 
 
Créé en collaboration avec Feuilllle (dont je vous invite à visiter le Blog – voir lien dans la liste à gauche). Tout nouveau, il n'y a pas grand-chose encore, tout juste référencé... il ne demande qu'à vivre et à grandir. Chacun y sera le bienvenu.

Et puis, j'ai mis de l'ordre dans les articles, au niveau de la présentation... ça faisait un peu fouillis ! Quoique… je me demande si c'est mieux maintenant ! On verra bien à l'usage.
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10 septembre 2007 1 10 /09 /septembre /2007 04:42



Mon collège !
Il faut absolument que je vous parle de mon collège !
Un C.E.G… un Collège d’Enseignement Général !
Un C.E.G. dans lequel nous entrions au C.P. et dont nous sortions avec un BEPC en poche à la fin de la troisième ! Enfin, celles qui parvenaient à le décrocher !
Savez-vous qu’il existe encore de nos jours, (mon collège ! Pas le BEPC )…
Le bâtiment se dressait - et se dresse donc encore - sur le boulevard Extérieur. Extérieur à quoi ? Je ne l’ai jamais su… tout comme je n’ai jamais entendu parler d’un boulevard Intérieur. Ben oui… s’il y a un dehors c’est qu’il y a un dedans ! Logique !
Ce nom « Extérieur »… combien il était symbolique à mes yeux !
Nous entrions dans le collège par une porte de bois au vernis soigneusement entretenu, aussi haute que large, qui ouvrait sur un grand hall. A droite, le logement du concierge, redoutable cerbère qui m’a longtemps terrorisée ! A gauche un mur aveugle sur lequel étaient vissés divers tableaux d’affichage… Horaires et règlement intérieur, emplois du temps de toutes les classes et menus de la cantine, notes particulières et autres directives étaient ainsi aimablement portés à notre connaissance dès les premiers pas. .
En face, tout au bout, une autre grande porte, vitrée celle-ci et à double battant. Qui donnait sur l’intérieur de l’établissement… direct sur la cour agrémentée d’une dizaine de platanes et offrant l’abri relatif de deux étroits préaux.
Une grande cour bien carrée cernée, au rez-de-chaussée par le bureau de la directrice et les classes du primaire, du C.P. au C.M.2, à l’étage par celles du collège, de la sixième à la troisième, sans oublier le laboratoire !
J’aimais infiniment cette école. Je crois que, dans ce domaine, j’ai eu beaucoup de chance.
Un collège c’est, de beaucoup, moins « impersonnel » qu’un lycée. Et de surface, de proportions moins importantes ! Ce qui signifie aussi un nombre d’élèves moindre. Oh ! Nous étions bien entre vingt-cinq ou trente par classe, dans le primaire… moins nombreux cependant dans celles du collège.
De plus c’était un collège de filles !
Oui, pour filles et que pour des filles ! Un collège non mixte, quoi ! C’était comme ça, de mon temps… heu… avant !
Bon… Mixte, il l’est maintenant ! Pauvre Mademoiselle Sarraire ! Heureusement qu’elle était déjà retraitée lorsque c’est arrivé !
Qui est Mademoiselle Sarraire ? Ho ! C’est vrai ! Je ne vous en ai pas parlé ! Je n’ai fait qu’évoquer son bureau, plus haut ! Grossière omission !
Un dragon, que Mademoiselle Sarraire ! Juste ce qu’il fallait pour être nommée directrice d’un pareil établissement scolaire !
Mademoiselle, cela sous-entend « célibataire »… Une vieille fille, quoi ! Détail tout à fait secondaire, et gare à qui ironiserait dessus ! Parce qu’il est défendu de s’y laisser aller à propos de Mademoiselle Sarraire, et surtout en ma présence, présence tant réelle que virtuelle ! Compris ?
Imaginez une femme de haute taille, à la mine sévère sous des cheveux gris. Des cheveux courts mais pas trop et toujours impeccablement coiffés.
Aux pieds, pas d’escarpins, pas de talons aiguille ! Jamais ! Et encore moins de sandales ! Jamais un orteil à l’air ! Uniquement des trotteurs lacés ou des mocassins… Et des bas ! Des bas, clairs et épais… du premier au dernier jour de l’année scolaire !
Des tailleurs gris souris, bleu marine, marron châtaigne, terre de sienne naturelle ou beige sable. Pas la même coupe pour tous ces ensembles mais d’une telle égale austérité que nous avions l’impression qu’il s’agissait du même modèle taillé dans des étoffes de couleurs différentes.
Des vestes bien épaulées et étroitement cintrées, longues jusqu’aux hanches, sur des jupes droites ou à plis plats… et jamais au-dessus de mi-mollet !
Et des chemisiers ! Blancs ou écrus, uniquement ! Seuls éléments vestimentaires dénonçant une certaine fantaisie au travers de jabots mousseux, de cols-cravate joliment noués, de poignets discrètement ourlés de fine dentelle.
Autour du cou, une épaisse et longue chaîne d’or avec pour unique pendentif une petite montre dorée. Sans doute pour la faire plus accessible !
Un maintien fier et droit pour une mince silhouette. Pas maigre, pas sèche… un peu osseuse peut-être… mais pas comme celle d’un mannequin affamé… non ! Une silhouette normale, quoi !
Ho la la ! Mademoiselle Sarraire c’était la parfaite illustration de l’expression : « une main de fer dans un gant de velours »… quoique… en fait de velours, envisagez plutôt du tweed… ou tout autre étoffe davantage solide que douce !
Elle exerçait une surveillance de tous les instants ! Dès l’ouverture des portes qui se faisait bien avant l’heure des cours. Et pas question de lambiner sur le boulevard, d’attendre les dernières secondes pour entrer dans l’école ! Les portes ouvertes, il nous fallait les franchir sans attendre, quitter un espace urbain de périlleuse liberté pour un enclos sécurisé. Dans lequel rien de grave ou de glauque ne pouvait nous atteindre !
Mademoiselle Sarraire se tenait sur le seuil, dès le premier son de la cloche, et gare à qui était surpris à se dissimuler derrière un platane ou entre deux véhicules en stationnement. Gare à celle qui se faisait prendre avec une cigarette ! Ou à flirter !
Pas moyen d’échapper à son œil de lynx !
Et elle nous connaissait toutes ! Nom, prénom, classe… et plus que cela encore ! A se demander si instituteurs et professeurs ne lui fournissaient pas chaque jour un rapport minutieusement détaillé sur chacune de nous ! A se demander si elle ne nous connaissait pas mieux que nos parents… mieux encore que nous ne nous connaissions nous-mêmes ! Rien ne lui échappait ! Rien ne lui était secret !
En toute logique, me direz-vous, toutes ces années du C.P. à la troisième lui donnaient largement le temps d’apprendre ce qui nous concernait individuellement dans le moindre détail ! Oui… sans doute ! Et peut-être aussi, prenait-elle le temps d’étudier soigneusement nos dossiers lui arrivant de la maternelle !
De plus, pour la plupart, nous étions « les enfants du quartier ». Quartier dans lequel elle résidait elle-même. A deux pas de l’oisellerie dans laquelle nous nous procurions graines et os de seiche pour les canaris de maman.
Ha ! Les canaris de Maman ! ... mais ça... c'est une autre histoire !
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