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PrÉSentation

  • : La Page de Reginelle
  • : Ce blog est une invitation à partager mon goût pour l'écriture, à feuilleter les pages de mes romans, à partager mon imaginaire. Des mots pour dire des sentiments, des pages pour rêver un peu.
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Texte Libre

Création d'un FORUM
 
Naissance du forum "Chaque être est un univers", ici à cette adresse :
 
 
Créé en collaboration avec Feuilllle (dont je vous invite à visiter le Blog – voir lien dans la liste à gauche). Tout nouveau, il n'y a pas grand-chose encore, tout juste référencé... il ne demande qu'à vivre et à grandir. Chacun y sera le bienvenu.

Et puis, j'ai mis de l'ordre dans les articles, au niveau de la présentation... ça faisait un peu fouillis ! Quoique… je me demande si c'est mieux maintenant ! On verra bien à l'usage.
Alors maintenant, voyons ce que ce Blog vous offre :

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3 novembre 2007 6 03 /11 /novembre /2007 15:10



            Olivier est parti. Ils l’ont confié à... Comment ils ont dit ? Je sais plus comment ils ont dit mais… ah oui… un village d’enfants.
            Il a pleuré, et il a couru dans le couloir, et il a dit qu’il voulait pas, et je suis pas arrivé à le rattraper.
            Les grands, eux, ils ont dit que c’était bien, qu’il avait de la chance, qu’il aura une maison bien à lui, et qu’il pourra aller à l’école... À une vraie école... Et avoir des amis, et vivre pareil que tous les enfants du monde.
            Et il est pas tout seul : il y en a plein d’autres.
            Le Dirlo nous a expliqué que c’était des dames qui faisaient un travail de maman. L’assistance publique leur donne une maison, et des enfants... Trois ou quatre, ça dépend... Et comme ça elle en fait de vraies mamans ! Des familles, quoi ! Mais des familles sans papa.
            C’est compliqué !
            Est-ce que c’est vraiment un travail que d’être une maman ? Un travail comme pour le Dirlo ? Ou comme les maîtres qui viennent tous les matins et qui s’en vont quand ils ont fini de faire la classe ?
            Je me rappelle plus bien mais maman, je crois qu’elle riait tout le temps et elle s’amusait avec moi... Je sais qu’elle s’amusait... Et c’était dans ma chambre ! Je sais que c’était dans ma chambre, ça, j’en suis sûr !
            Il y avait un coffre tout en bois avec un gros couvercle et... Qu’il était lourd ! Je sais qu’il était lourd parce que... Oui... Je sais... J’avais tout vidé, j’avais sorti tous les jouets : les petites voitures, et les legos... Les cubes... Et... Y avait tellement de choses dans ce coffre ! Je m’étais caché dedans et maman m’a appelé, et elle m’a cherché... Et quand elle m’a trouvé, j’ai été content ! Mais content… content à en avoir le cœur gros ! Parce que… je me rappelle que j’ai eu peur... D’un coup j’ai eu peur qu’elle me trouve pas ! Et qu’elle m’oublie si j’y restais trop longtemps...
            Et c’est vrai qu’elle m’a pas vraiment trouvé... C’est moi : j’ai fait du bruit, exprès, pour qu’elle m’entende.
            Mais elle riait ! Comme elle riait ! Elle, elle a pas eu peur, elle savait que je pouvais pas me perdre puisqu’elle était là.
            Et papa ! Il était gentil, mon papa. C’était pas pareil qu’avec maman, il était pas toujours là, lui. Mais il y avait des matins... Oui, des fois, il m’appelait. Il disait « Et mon bonhomme ? Où il est mon bonhomme ? » et moi, dès que je l’entendais, je me levais et j’allais vite jusque dans une autre chambre et je montais dans un grand lit, et ils me prenaient entre eux... Et j’étais bien entre maman et papa.
            Et puis, un papa c’est bien !
            Ça vous prend sur ses épaules, et ça vous fait tourner très vite, et aussi ça vous apprend comment donner un coup de pied à un ballon... Mais un vrai coup de pied, un qui l’envoie très loin ! Et aussi comment on fait pour ne pas tomber d’un vélo et comment on conduit une voiture et... Non, ça je veux pas... Pas ça... Plus j’y pense et moins j’en veux !
            Il est bientôt nuit et j’aime pas penser à ça quand la nuit arrive, surtout que maintenant...
            Y a presque plus personne dans le dortoir et le lit à côté du mien est vide. C’était celui d’Olivier. Nous sommes arrivés là en même temps, lui et moi, et depuis... Pourquoi ils l’ont fait partir tout seul ! Si nous étions restés ensemble, peut-être que... Oui, c’est sûr : il aurait pas pleuré autant !
            Et pourtant, il a jamais su, lui, ce que c’est que d’avoir des parents, il venait d’un autre centre et c’est lui qui m’a expliqué ce que c’était qu’un orphelinat...
            Il faut que je parte d’ici ! Je dois m’en aller avant qu’ils ne m’envoient dans une fausse famille ! Ils ont pas le droit de choisir à ma place !
On peut pas aimer n’importe qui comme ça !
            Et ils peuvent pas m’obliger à partir avec des gens que je n’aime pas. Ici, encore, ça peut aller : on est tous pareils.
            Mais ailleurs... Ailleurs... J’irai pas ! Pas question que j’y aille !

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