4 novembre 2007
7
04
/11
/novembre
/2007
23:22
Ils se sont réfugiés à Aups. Enfin, pas vraiment Aups mais aux pieds des premiers contreforts des Alpes de Haute Provence, à une douzaine de kilomètres des Gorges du Verdon, à égale distance du barrage de Sainte Croix et du lac artificiel de même nom.
Ils se sont accordé une semaine de détente absolue. Jusqu'à ce que Julien récupère l’usage de son bras.
Ils ont, alors, endossé l’uniforme de touristes ordinaires pour quelques incursions sur la Côte d’Azur, de Saint-Tropez à Menton, et sur la Riviéra italienne, jusqu'à Albenga, où ils ont passé une nuit.
Julie a adoré Grasse et les villages posés en bord de mer, les plus petits, les plus discrets... parfois invisibles de la route.
Ils ont déambulé, main dans la main au travers des ruelles de Mandelieu, et de Mougens, découvrant les trésors des artisans locaux, emportant avec eux des provisions de parfums, de saveurs et de couleurs.
Elle a serré les dents pour le suivre tout au long d’une épuisante randonnée pédestre dans le cadre du Grand Canyon. Sans se plaindre, suant et soufflant au début, jusqu'à trouver son propre rythme de progression. Et elle l’a découvert amoureux d’espace, de mouvements et d’escalades.
Ils ont déjeuné au-dessus du Verdon, ruban d’eau émeraude et placide, enfin sage pour s’être épuisé en turbulences périlleuses dans le secret d’un lit que le soleil ignore pour être trop encaissé entre des falaises grises et ocres. Ils l’ont observé déverser un flot tranquille où glissent des nacelles fragiles, alimentant sans faiblesse le lac de Sainte-Croix, étale et indifférent aux voiles multicolores qui le chevauchent. Des passionnés de planche à voile ? Si loin de la mer !
- Tu as déjà essayé ?
Elle l’a regardé, bouche bée, comme si elle se trouvait devant un martien. Elle, sur... sur l’un de ces trucs-là ! Comment peut-il seulement l’envisager ?
- Non ? Alors, je t’apprendrai... J’ai faim... il reste encore quelque chose ?
Julien ! Mordant à belles dents dans un quignon de pain débordant de saucisson, buvant à la régalade, assis sur les talons, en équilibre sur un rocher, tout au bord du ravin, à lui donner des sueurs froides... « son » Julien ? Cet homme-là ?
En échange de tant d’efforts, elle a réussi à négocier deux jours de farniente total. Non, mais !
Et quand le soleil est au plus haut de sa course, durant les heures torrides, ils vont se réfugier dans la grande bâtisse aux murs épais, profiter de sa fraîcheur, du silence, de leur solitude.
La moitié de ses vacances envolée. Déjà !
En fait, depuis une nuit d’orage, une main glissant sur elle, un corps offert aux siennes, et une bouche la réduisant au silence... ils ne se sont plus quittés.
Deux pleines journées de labeur pour Julie, à peine le temps de boucler quelques dossiers et de passer le relais à Raymond et David, puis un week-end entier à organiser leur départ. Le lundi, très tôt... après un détour inévitable par l’hôpital pour un pansement à renouveler et un coup d’œil de contrôle du Professeur Robin... et leur fuite avant qu’il n’aborde un sujet trop douloureux pour eux.
À leur retour, il sera bien temps.
Que pourrait-il leur apprendre de plus ? Dès leur réveil, Julien l’a informée de tout, sans rien omettre, sans rien atténuer. Une infection contractée lors de son accident, à cause de trop d’attente avant d’être secouru, accroché à un métal souillé. Des mois avant les premiers signes, et bien trop tard, hélas, pour un traitement réellement efficace...
- Non Julien, pas au point de nous interdire l’espoir...
- Tu as raison, chérie, rien n’est perdu encore.
Ils ont fermement décidé de faire comme si l’avenir leur appartenait, sans réserve et sans zone obscure. Ils ont quitté Marseille, avec hâte, tendus vers un ailleurs dont ils ont ciselé, par avance, les heures joyeuses.
Et Julien lui a confié le volant, - bien obligé, il doit ménager son bras encore un bout de temps -, rassuré par des lunettes, et conquis par le nouveau profil qu’elle lui a montré.
« Sa » maison.
Ils y sont arrivés en plein midi. Dans un silence assourdissant, où un chant de cigale devient fanfare, où un bruissement d’ailes se fait applaudissements.
La chaleur s’est abattue sur eux, leur coupant presque le souffle, quelques secondes, et Julien l’a prise par la main, l’entraînant après lui... heureux... d’un bonheur insouciant.
Une ruine qu’il a « retapée » sans lui enlever le cachet d’autrefois, avec les matériaux du pays.
À l’intérieur, elle n’y a trouvé que le strict minimum... Il n’a pas exagéré dans ses descriptions, tout est encore à réaliser... en dehors de la cuisine, entièrement équipée...
Dans la chambre, l’essentiel... c’est à dire un lit... et à deux places... heureusement !
Pour le reste... Un pétrin hors d’âge, une table de monastère au plateau érodé de trop d’usage, des bancs au bois éclaté, et deux incroyables fauteuils à bascule, devant ce qui semble être l’emplacement prévu pour une cheminée... sans oublier tout un ramassis disparate d’objets d’un autre siècle.
En revanche le sol est de toute beauté, recouvert de grandes dalles d’ocre sombre, douces et fraîches sous leurs pieds nus.
- Tu aimes ?
- Faut voir. Tu comptes conserver toutes ces vieilleries ?
- Comment trouves-tu la cuisine ?
- J’avoue qu’elle est très belle. Pratique et... ne me dis pas que...
- Gagné ! Les éléments qui la composent étaient dans un état semblable sinon pire que tout ce que tu vois là. Quand j’en aurai fini avec ce que tu appelles des « vieilleries », tu ne les reconnaîtras plus.
- Tu as l’intention de tout meubler ainsi ? Mais... ça va te demander des... pas mal de recherches.
- En effet... des années... Dis-moi, franchement, ça ne te plaît pas ?
- Oui, Julien... beaucoup.
- Sinon, il est encore temps, pour moi, de faire un ou deux compromis. Ne me laisse pas m’échiner comme un forcené sur le plateau de cette table si tu n’as aucun désir de la voir, entre nous, chaque jour... durant des années... Tu sais, elle est faite pour résister aux siècles.
Des années, des siècles... pour elle, avec lui... En lui aussi, la même évidence, et la certitude d’un avenir commun.
- Viens voir, ce n’est pas fini.
Il l’a tirée à l’extérieur, vers la seule entorse qu’il se soit autorisé dans une volonté affirmée de préserver le passé... Une piscine, qu’il lui assure être pratiquement indispensable pour traverser, sans trop en souffrir, la fournaise des mois d’été...
Où ils ont retrouvé deux hommes s’activant à nettoyer et mettre la fosse rectangulaire en condition de remplir son office.
Une attente insoutenable avant qu’elle n’offre un niveau acceptable.
Jusqu’au milieu de la nuit... Leur premier bain... au cœur d’une pluie d’étoiles, et au son d’un orchestre invisible.
C’est entre le lit, les transats et l’eau qu’ils ont partagé les heures paresseuses de la première semaine.
Des jours et des nuits, sans urgence.
Julie abandonne Julien, pas longtemps, un jour sur deux, à peine le temps de quelques courses, à Aups, pour assurer leur subsistance. « Du repos, une nourriture équilibrée... » Des mots surpris dans le couloir de l’hôpital, auxquels elle s’accroche de toutes ses forces, et, si elle s’en veut parfois des quelques heures de sommeil qu’il perd à cause d’elle, à cause d’eux, elle met tout son cœur à veiller à ce qu’il se nourrisse convenablement.
Julien retrouve Julie, dès son réveil... La vraie Julie. Et les autres n’ont, apparemment, aucun droit de cité dans leur domaine.
À l’exception d’une fois, à l’occasion d’une virée dans un Casino. Il s’est retrouvé escortant une mystérieuse ondine, au corps à peine dissimulé sous une robe, - peut-il vraiment désigner par ce terme un aussi minuscule carré de soie ? -, aux teintes d’eaux profondes irisées d’écume.
Il a tenu une heure avant de céder à un élan de jalousie, court mais féroce, et la ramener à l’abri, chez lui, en dépit de son rire moqueur, très loin de trop de regards libertins.
- Je suis sûr que tu l’as fait exprès !
- Voyons, Julien !
- Et cette Julie-là, je te prie de l’envoyer au Diable.
- Mais pourquoi ! Elle t’aime autant que les autres et tu n’es pas du tout gentil avec elle.
- Moi ? Pas gentil ? Approche un peu, pour voir... montre-la-moi de plus près... Bon... c’est d’accord, elle peut rester, mais, je te préviens... uniquement pour moi !
Et surtout, le plus important, pas de téléphone, rien qui puisse les distraire l’un de l’autre.
Et pourtant...
Il reprend les outils, et affole les insectes et les oiseaux endormis aux crissements de la ponceuse électrique, et il rabote et traite le bois contre des envahisseurs indésirables, et il manipule, vaille que vaille, la pâte à bois et la cire odorante, et il passe des heures sur un détail et lustre à n’en plus finir, jusqu'à obtenir la patine souhaitée.
Elle s’est remise aux fourneaux et à la lecture, elle parfait un bronzage caramel, et veille, sans en avoir l’air, à ce qu’il ne dépasse pas ses limites et que rien ne lui manque, allant jusqu'à remplacer, sous ses patientes indications, un disque abrasif épuisé ou encore découper des carrés d’étoffe duveteuse. Mais elle prend la fuite, dès qu’il semble vouloir l’intégrer totalement à ses occupations.
Deux vies parallèles, qui se rejoignent parfois, quand l’absence de l’un devient trop lourde à l’autre, quelques minutes, le temps de deux mots, d’une caresse, et d’un baiser, juste assez pour s’assurer de leur réalité, par un simple « On est bien. », ou un banal « tu n’as besoin de rien ? ».
Mais lorsque Julien dit « tu ne trouves pas qu’il fait chaud dehors ? », ou que Julie demande « Tu en as encore pour longtemps ? », ils posent livre ou pot de crème à bronzer, outil ou tube de cire colorante, et ils se prennent la main, et ils s’accompagnent, l’un l’autre, d’un pas tranquille, vers leur refuge, et ils s’allongent, l’un près de l’autre, et ils rêvent, l’un avec l’autre.
Pour seulement murmurer des phrases que chacun connaît pour les avoir susurrées, un jour, lui-même, ou encore, caresser et apprendre leur corps, et dévoiler leurs mystères, et s’aimer au gré de l’instant.
Pourtant, peu à peu, sans qu’ils le souhaitent vraiment, les gens de l’extérieur sont timidement apparus dans leur horizon.
Par le passage de quelques marcheurs, indifférents ou curieux de leur solitude, qui leur rappelle que la vie existe aussi ailleurs.
Par un objet qui a retenu leur attention sur l’étal d’un marché de Provence, et qu’ils ont acheté pour le ramener à untel.
Et par une date, inscrite en rouge, sur l’agenda de Julie, qui lui saute aux yeux, dès qu’elle l’ouvre, dans la cabine téléphonique, à Aups, d’où elle appelle secrètement le bureau à chaque fois qu’elle s’y rend. Celle de leur retour...
Et puis, un jour, dans la conversation, après avoir avancé, sans y penser, le prénom de David, puis celui de Justine, Julie a deviné comme une gêne, comme un malaise en Julien.
- Je suis au courant, tu sais, ma nièce m’a tout raconté et tu n’y es pour rien.
- Peut-être, je ne sais pas. Je me sens coupable, parfois. J’ai accepté sa compagnie parce que d’une certaine manière, elle me reliait à toi. C’était inconscient, involontaire, mais j’aurais dû me méfier.
- Elle me décrivait vos sorties, ses émois, et ta gentillesse. Tu t’es bien appliqué avec elle ! Avec les autres aussi ?
- Qui ?
- Les deux gravures de mode qui ont gravité autour de toi pendant une dizaine de jours. Elle en était jalouse.
- Pas toi ?
- Si peu ! Alors ?
- Tu n’avais qu’à être présente. Deux mannequins pour un projet quelconque, dont j’ai oublié jusqu’aux prénoms... et qui n’avaient aucune importance.
- Jolies ?
- Quand j’y réfléchis, il y en avait une... tout à fait mon idéal féminin !
- Elle me ressemblait alors.
- Pas du tout, rien à voir avec toi.
- Julien... ne me dis pas que... Alors c’est vrai, ton « idéal féminin », ce n’est pas moi ?
- En fait, non. Je dois avouer que, sur ce plan, Suzanne y correspondait mais toi...
- Suzanne ? Cette fille ?
- Non, mon ex à moi. Dis donc, je crois bien que je ne t’en ai jamais parlé !
- Tu as été marié, et... et tu n’as rien dit ?
- Pardon, chérie... et j’ai un fils aussi, Nicolas, il va avoir seize ans. Il devrait être avec moi... avec nous, en ce moment, mais... sa mère a jugé plus utile de l’envoyer parfaire son anglais chez une amie à Londres.
- Une femme, un fils... pas à ton goût physiquement... et... tout ça en même temps ! Tu n’as rien d’autre à m’asséner ? Un enfant, tu as un enfant... tu as donné un fils à cette femme !
- Julie, ça remonte à des années en arrière, je ne te connaissais pas encore, j’ignorais jusqu'à ton existence... Tu ne vas quand même pas m’en vouloir pour ça !
Elle a envie de le bousculer, de lui enlever toute tentation de rire ou d’ironiser sur une possible et ridicule jalousie qu’elle est à des lieues de ressentir. Du moins pas envers une autre femme... Sinon de ce que, elle, a su obtenir de lui.
- Arrête ! Tu ne comprends rien ! C’est seulement que... toi, toi...tu ne me l’aurais pas refusé. Toutes ces années perdues à supplier, à espérer... avec toi, elles auraient été différentes.
- Chérie... Ne pleure pas, je ne me moquais pas de toi. Alors, tu désirais un enfant ?
- Oui, mais pas Gabriel. J’ai même essayé de le piéger une fois... Sans succès. Pour lui, nous nous suffisions l’un à l’autre, et c’est sans doute pour cela que j’ai commencé à me détacher de lui. Et maintenant... j’aurai trente-six ans dans... trois mois, et je suis trop vieille pour... serre-moi, je t’en prie, serre-moi fort.
La laisser s’abandonner aux larmes, vider un trop-plein de chagrin.
- Je n’ai pas été le meilleur des maris, ni le meilleur des pères, tu sais. Trop rarement chez nous, j’ai fait passer mon travail, ma passion, avant eux. Tu n’aurais sans doute pas supporté cette existence.
- Non, je crois que j’aurais su l’accepter, du moment que tu me revenais. Nous aurions pris des accords, ou fixé des dates, défini les moments importants.
- Mes absences duraient un mois, parfois deux, mais je n’ai jamais raté un Noël, ni un anniversaire. Loin d’eux mais pas indifférent à ce point. Ça suffit, chérie, calme-toi, maintenant.
Se sentir impuissant à la consoler et à lui rendre une espérance, pouvoir seulement lui dire combien elle compte pour lui, combien elle est importante dans sa vie.
Et aussi combien elle est merveilleuse, unique, séduisante... tout autant, non... - Que dit-il là !- bien plus que tous les mannequins du monde. Sans mentir !
Et il est ravi de retrouver une étincelle intriguée dans le regard qui se lève vers lui, déjà inquisiteur, enfin défi.
- Et pourtant je ne te plais pas !
- D’où sors-tu ça ?
- Pas d’après certains critères. Et puis, ta femme idéale, elle ressemble à quoi ?
- Oh ! Tu y penses encore ? Eh bien, disons... j’ai toujours aimé les hanches un peu plus... j’apprécie certaines rondeurs.
- Où ?
- Julie, ce n’est pas le plus important pour moi, je t’aime pour ce que tu es, et non pour ce à quoi tu ressembles.
Une émotion nouvelle, plus forte par tout ce qui lui est promis à travers quelques mots, rassurée qu’il les ait prononcés, et ne pouvoir l’en remercier en l’aimant davantage pour l’aimer tant déjà !
- C’est vrai ?
- Tu peux en douter ? Et puis, toi... tu es très bien comme ça.
Oui... mais, on ne sait jamais... Lui plaire totalement, absolument, sans concession aucune... juste pour lui.
- Cause toujours ! Dis-moi où.
- Tu manques un peu de... Là, tu vois, juste à peine... mais c’est un avis qui n’engage que moi.
Rien que ça. Et c’est pour cela qu’il n’est pas entièrement satisfait ? Il s’amuse comme un enfant heureux, elle le voit bien. Et l’entendre rire, et rire avec lui... elle a si peur parfois. Tout prendre, chaque instant, sans en laisser perdre un seul.
- Bien sûr, tu n’as aucun goût. Mes fesses ! Elles sont parfaites. C’est tout ?
- Pour le reste... il y a aussi... je ne sais pas si je peux en parler.
- Quoi encore ? Non, n’en rajoute pas, je ne veux rien entendre. Si je corresponds si peu à tes fantasmes, je me demande ce que je fais là. Combien ? Un, deux kilos ? Rassure-moi, pas plus... dis-moi, Julien... combien pour te plaire tout à fait, sans réserve ?
- La question est intéressante, je vais prendre tout mon temps pour y répondre. Ces calculs sont trop complexes pour ne pas y réfléchir attentivement.
Et l’emporter dans une étreinte folle, pour lui montrer à quel point il la désire, elle.
Depuis le premier jour.
Pour un regard étonné levé vers lui et qui l’a envoûté à jamais, pour une bouche, source vive à laquelle il se désaltère, pour un corps flexible, contre lequel il lutte avec plus de plaisir à chaque fois.
Pour des moments de tendre guerre, où il la découvre adversaire hardie et audacieuse, où elle devient complice et alliée, pour une aptitude en elle à rendre chaque instant particulièrement intense... Pour une sensualité à fleur de peau, qui le grise, uniquement de la regarder, de la vivre, de l’accompagner. Et pas seulement cela... et bien plus encore.
Pour une personnalité complexe, forte et fragile en même temps, tout ce qu’elle porte en elle, qu’elle ne livre qu’à lui, peu à peu, et parce qu’il sait, depuis le premier jour, qu’elle lui est destinée.
Sans se demander pourquoi, une évidence.
Parce qu’elle est Elle et qu’elle Lui permet de l’aimer.
Encore deux semaines, toutes à eux... Ensuite... ils verront bien.
Demain, il a quelque chose à faire, une course urgente... Une rencontre prévue pour la mi juillet avec Robin, en vue d’autres contrôles. Pour un début d’espoir, sans réelle certitude d’y avoir droit et dont il ne lui dira rien.
Puis ils reprendront leur rêve.
Demain... Demain n’existe pas.